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La censure au Liban

Au Liban, Helem défend les gays

source: 20minutes.fr

Au Liban, nombreux sont ceux qui les appellent toujours les « chaz » (pervers). Depuis deux ans, une association milite pour qu’on les appelle «mithliin» (homosexuels). Première association gay du monde arabe, Helem (le Rêve), officieusement créée en 2000, connaît une existence légale depuis septembre 2004.

Au Liban, comme dans la plupart des pays de la région, les « relations contre nature » sont officiellement interdites. L’article 534 du Code pénal les rend passibles de six mois à un an de prison. Dans les pays voisins, la loi peut être encore plus sévère : prison, flagellation, voire peine de mort comme en Arabie saoudite. Conséquence, le Liban est le refuge des homosexuels des pays arabes. L’été, ils viennent s’éclater à Beyrouth. La capitale libanaise compte quelques endroits clairement identifiés où tout semble permis, comme à l’Acid, club isolé de Beyrouth. Là, on ne se cache pas. On se mate, on se frôle et on se drague franchement. Mais malgré cette façade de liberté, les gays libanais n’ont pas la vie facile. Le jour venu, la loi les oblige à se dissimuler. La société aussi, où le dogme religieux et la famille restent tout puissants. Menaces de mort, ruptures familiales, vexations policières sont leur lot commun. Le combat pour la décriminalisation de l’homosexualité est donc au coeur de l’activité de l’association. Cela lui vaut d’être sous surveillance étroite des forces de l’ordre. En janvier, la police des moeurs a même interrogé certains de ses membres pour incitation à la débauche.

Tant bien que mal, Helem (www.helem.net) tente un travail d’éducation auprès des journaux et de la société libanaise pour que cessent les idées reçues, voire les appels au meurtre diffusés par des médias. Récemment, une rumeur lancée par des religieux intégristes a été relayée par un quotidien : Helem voudrait ouvrir des plages nudistes au Liban. Résultat : le ministère de l’Intérieur vient de publier un communiqué ultraviolent où il va jusqu’à nier l’existence légale de l’association.

A Beyrouth (Liban), Marine Hardouin

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